La Chapelle d’Arès (1846 – 1847)

 

En 1846, le village d’Arès, paroisse d’Andernos, pensait déjà à son autonomie et voulait se séparer d’Andernos, mais, il n’y avait, pas église, pas de Curé, pas presbytère, pas cimetière.

Pour être à cette époque une commune il faut aussi être une paroisse digne de ce nom.

En ces temps si lointains, la foi, la croyance en Dieu étaient très vivaces. Il fallait un Curé pour recevoir les sacrements. On vénérait, on respectait, les règles de la religion.

Mr le Curé avait une mule, le sacristain un âne. Seul, Mr le Curé d’Andernos assurait ce service.

Au bord du Bassin dit d’Arcachon, sur la rive droite du Cires (dit aussi la Meule), il y avait une modeste chapelle dite de St Brice. Tant qu’elle fut en bon état, , Mr le Curé d’Andernos y officiait pour les habitants du Cap-Lande, du Garguéhos, du Château de temps en temps. Mais au début du XIXème siècle, la chapelle de St Brice rendit l’âme. Il ne restait plus que la vieille église St Eloi d’Andernos.

En 1846, l’Abbé BROCA, Curé d’Andernos, avec l’aide de son Conseil de Fabrique, fit bâtir à Arès, près du château, sur une place (don de Mr VILLATTE) une  chapelle en bois.

Comme l’église St Eloi possédait trois cloches (une grosse, une moyenne, une petite) le Conseil de Fabrique décida de prêter la 2ème cloche à la Chapelle d’Arès.

La cloche sonnait tous les jours, matin, midi et soir pour l’Angélus. Elle sonnait aussi pour les messes, les fêtes, les processions, les baptêmes, les mariages et pour annoncer les malheurs (incendie, guerre).

Elle sonna pour la première fois le 25 mai 1847, pour annonçer à Arès la venue de Monseigneur DONNET, archevêque de Bordeaux.

Il bénit la Chapelle dédiée à St Vincent de Paul. Il administra le sacrement de la Confirmation aux enfants du village.

Le 29 décembre 1847, fut créé un Conseil spécial d’administration de biens de la toute nouvelle église en présence de l’abbé BERGAUD, Curé d’Andernos. Pour faciliter le service religieux, l’administration des biens de la chapelle loua une maison à Arès.

La population active de la nouvelle commune d’Arès, augmenta rapidement. La Chapelle devint insuffisante. La municipalité d’Arès décida de construire une église.

Mr ALLAUX, architecte de Bordeaux, soumit un plan qui fut refusé. Celui de Mr HOSTEING fut accepté. Il fallut du temps et de l’argent.

En attendant le début de la construction en :

1864 : Le cimetière d’Arès est créé, on le clôture et on installe sa croix.

1865 : Pour payer une partie de la nouvelle église, pour construire la Mairie et une école de garçons avec un Christ, une école de fille et le matériel nécessaire, on vend des landes (dont 300 ha à Arpech).

En 1868, la première pierre de l’église actuelle fut posée et bénie (mars 1868) par SERAPHON chanoine de la Cathédrale de Bordeaux. Le souvenir de cette bénédiction se trouve enfermé dans une bouteille cachetée et placée sous le premier pilier de l’abside (côté sud). Sur ce parchemin figurent avec le jour et l’année de la bénédiction, les noms du prince régnant, de l’archevêque du diocèse et du curé.

L’ouvrage fut achevé dans son gros œuvre en 1873. La chapelle provisoire fut démolie.

Une anecdote, qui de nos jours cours toujours, une certaine nuit, avant la démolition de la chapelle, les marins d’Andernos sont venus, la voler, pour la replacer dans le clocher de leur église St Eloi d’Andernos.

Les habitants d’Arès ne manquaient aucune occasion, sur les parcs à huîtres, en forêt, lors des fêtes pour s’insulter de se traiter de « voleur de cloche ». Cette cloche avait été prêtée par l’Abbé BROCA et le Conseil de Fabrique d’Andernos en 1847, alors qu’Arès était encore commune d’Andernos. Etaient-ils des voleurs ?

Les habitants d’Andernos ont repris (mais de nuit) leur cloche que ne voulaient pas leur rendre les gens d’Arès, car majoritaires à l’époque à Andernos, les habitants d’Arès estimaient qu’elle était aussi à eux.

Au  mois de mars 1873, la chapelle provisoire fut démolie, le culte s’exerça dans le nouvel édifice.

Le 8 avril 1873, le projet de la reconstruction du clocher fut décédé. Il comprenait aussi la croix et le paratonnerre.

En 1875, le clocher était à peine commencé.

En 1877, le Conseil Municipal envisagea son achèvement grâce à une souscription (31 janvier 1877), 5 000 francs fut acquis, puis furent alloué : 1 500 F de la municipalité, 500 F du département, 1 000 F du Conseil de Fabrique, soit 8000 F d’acquis, mais le devis s’élevait à 15 242 F.

Pour en terminer, le Conseil de Fabrique avança la différence et l’Etat en 1877 accorda 5 000F.

En 1878, les questions financières enfin résolues.

Les Arésiens apportèrent leur contribution chacun selon ses moyens.

La cloche, un bourdon, de la nouvelle église fut offerte le 25 janvier 1877 par Mr. COURCY.

Ce bourdon, fondu par H. DUPRES fils de Bordeaux, pesait 1536 Kg, il coûta 6 000 F/or.

Pour remercier Mr. COURCY, on donna à cette cloche le nom de Rachel en souvenir de Dame Rachel de COURCY.

Un Mr. DUVERGIER d’Arès petit fils du garde des Sceaux et Mme DUVERGIER d’Arès, furent parrain et marraine de la nouvelle cloche : le BOURDON.

Cette nouvelle cloche fut bénie le 10 octobre 1878 par l’Archevêque Monseigneur DONNET, en présence de Monsieur le Préfet et notables du département.

Un Christ fut alors placé sur la Matte au milieu du Bassin.

Deux cloches et le Bourdon avaient été installés par le chanoine EYGUILLON de REOM (spécialiste installateur de cloches) au second étage du clocher.

Le 11 octobre 1878 l’Archevêque bénit également l’église en présence de Monsieur le Préfet, des notables et des habitants d’Arès. Il bénit également le Christ de la Matte.

Le 13 octobre 1878, une messe fut dite, au pied de la Croix par le père ALEXANDRE. Le Christ (de la croix dite des marins) était en fonte, il mesurait 1,80 mètre de hauteur. Il était supporté par une Croix de chêne de 8 mètres au-dessus des terres. Il fut donné par Monsieur Gabriel de COURCY.

Sources :

Archives municipales, Andernos et Arès et les récits de Jean DUVAL et Isabelle VERDIER.

Vous retrouverez la documentation de l’Eglise d’Arès avec beaucoup plus de détails dans l’ouvrage de Isabelle VERDIER raconte « Arès village d’Andernos, Arès commune autonome de 1780 à 1903 » aux Editions BERGERET.

 

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